Centres d’appels

L’industrie des centres d’appels a profite avec avidite des moyens modernes de communications pour se globaliser.

Les vaillants et vaillantes telephonistes prets a prendre votre appel a toute heure du jour et de la nuit coutent cher. Ils coutent moins cher en Inde, et en achetant les longues distances a la douzaines, c’est tres attrayant de venir embaucher parmis les legions d’indiens sur-scolarises, sous-payes et anglophones.

Les Call centers ont modifie profondement le contexte du travail ici, c’est Vipen, qui y a travaille pendant un bout de temps, qui m’en a convaincu.

Il est ingenieur mecanique. Apres avoir gradue, sans experience (mais ou je vais trouver de l’experience si tous les emplois demandent de l’experience?), un excellent anglais, il y a trouve un bon salaire, a un prix cependant.

Ses griefs: D’abord la precarite des postes, tant au niveau individuel des congediements qu’au niveau general de la dependance sur des contrats de moyenne duree. Le marche favorisant l’employeur, les principes des normes du travail, existant en theorie, s’effacent au nom du progres technologique et de l’entree de capitaux. Les employeurs exigent des celibataires, sans attaches pouvant restreindre les heures de travail, souvent noctures pour s’accomoder avec les heures de bureaux americaine. La limite d’age a l’embauche dans la plupart des compagnies est fixee a 30 ans.

Depuis que les call centers se sont implantes, les week-ends n’existent plus me dit-il. Evidemment, les autres employeurs en profitent pour modifier leurs exigences en consequences.

Sur les contrats ne necessitant pas de connaissance technique, les femmes sont nombreuses. Il aurait ete impensable qu’une femme travaille de nuit il y a quelques annees seulement. Louable progres au nom de l’egalite des sexes?

La plupart des postes n’exigeant pas d’autres competences que de pouvoir lire un script (we’ve never used most of these products), les travailleurs se retrouvent en fin de contrat exactement au meme niveau d’employabilite qu’au debut. Sauf pour ceux qui ont atteint l’age venerable de la non-embauche.

Heureusement le salaire est bon. Presque 12 000$US, ce qui est quand meme substantiel ici.

Malgre tout, l’industrie des centres d’appels est vue comme une manne et les mesures prises aux USA pour limiter le « offshoaring » sont craintes.

Vipen lui a choisi d’accepter un poste, sensiblement moins paye, dans un autre secteur, mais toujours en TI, ce qui le desole un peu a cause de sa formation d’ingenieur mecanique. C’est qu’on outsource aussi le developpement de logiciels, mais ca au moins ca implique un certain developpement professionnel. Ses anciens collegues lui disent que s’il etait reste, vu son niveau de performance, il pourrait etre manager la, avec un salaire en consequence; il ne regrette pas son choix a date. Il a foi en ses capacites, ce que j’admire beaucoup, et j’aurais aussi tendance a croire en lui, son dynamisme est communicatif.

Veille de Noel

J’ai cede a la curiosite hier et nous sommes alles dans un genre de bar. J’avais le gout d’une biere.

Tout a l’air parfaitement occidental jusqu’a ce qu’on voie qu’il y a des cocktails avec du masala et que le mix de Sean Paul a un beat de cythare et de petits tambours metalliques derriere…

J’ai essaye bieres locales (une sorte, plusieurs essais) (un peu comme de la Bud, mais avec une note finale de cereales, je saurais pas dire c’est quoi mais c’etait pas mal du tout), martini (zut, j’aurais du dire shaken, pas stirred, la il y avait des glacons dedans) et margarita (la j’ai essaye de dire sans glace, mais l’autre option etant « frozen », j’ai eu un verre plein de slush.. re-zut) que j’ai du renvoyer au bar pour qu’ils mettent de la tequila pour la peine: c’etait une jolie limonade. On a fini la soiree sur du rhum brun indien, que j’aime de plus en plus.

J’ai accompagne le tout de tapas de « champignons mexicains » qui etaient excellents. Les Indiens ont bien compris le concept que la salsa doit etre plus forte que le reste de la nourriture. Celle qui accompagnait mes champigons etait particulierement vigoureuse…

Bref avec tout ca ca m’a coute aussi cher qu’une soiree a Montreal! Pour compenser, je viens de commander une paire de pantalons. Fait sur mesure, overnight (bon, la il est ferme pour Noel, alors 2 jours), 16$. J’aurais peut etre pu negocier plus bas, mais bon, je venais de croiser les ateliers de confection et j’espere juste que les profits iront aux couturiers.

Bon.. la y’a quelqu’un dans le commerce en face du petit cafe ou je suis (Rs 10 l’heure… ca vallait la peine d’aller au bout d’une ruelle et dans le fond d’une cave pour le trouver) qui ecoute de la musique Pop en accelere. La c’est « It’s my life ». Tantot c’etait la Macarena version Alvin and the Chipmunks.

On commence un peu a s’enerver pour l’hotel a Mumbai, c’est nettement plus difficile a trouver que prevu. On verra bien, dans le pire des cas, on s’achete une tente et on va au Campement de la Jeunesse.

Bus

J’attendais le bus bien sagement hier soir, ignorant les taxi-wallah qui voulaient me charger 25 Rs pour une course qui allait m’en couter 2 ou 5 (tout dependant si je tombe sur un bus prive ou un bus appartenant a l’etat). J’aurais du me mefier quand j’ai vu deux bus de la meme ligne arriver quasi en meme temps et freiner en catastrophe; j’ai choisi le 2e, le premier m’ayant, je dois dire, un peu effraye. Alors comme d’habitude, encourage par les cris des bus-wallah qui tapent fort dans les vitres avec des pieces de monnaie et geulent destinations et invectives, j »essaye d’attrapper une partie du bus, qui ne s’arrete jamais vraiment completement, puis je joue un peu de l’epaule pour rentrer. J’ai du me reprendre, mon premier effort ayant ete contre par la vive acceleration du bus qui voulait apparemment pas se laisser distancer.
Le bus etait un gros bus public, passablement bonde. J’ai revolle pour la premiere fois quand j’ai du lacher prise pour donner ses 2 Rs au bus-wallah qui avait arrete de geuler et de frapper dans la vitre le temps de collecter son du.
J’ai ensuite remarque l’attention delicate du constructeur: il y avait des lumieres dans le bus qui faisaient mirroir aux feux de freinage et de positions, alors au moins on savait dans quelle direction on allait revoller. J’ai pas pu voir a travers la foule a qui son petit autel etai dedie a lui. Les chaufeurs entretiennent habituellement une serie d’icones et de statues enguirlandees de fleurs au centre du tableau de bord.
Enfin, je me suis jamais fait brasser de meme. Les 2 vendeurs de billets geulaient des injures tant aux passants qu’aux autos (enfin, je presume, si c’etait autre chose, il devraient travailler sur leur non verbal), le klaxon de ce bus etait particulierement strident, j’avais quand meme pas mal froid, on sentait bien que les autres passagers appreciaient pas plus que moi et les manoeuvres pour profiter de chaque ouverture dans le traffic etaient brusques et energiques. Etourdissant.

Finalement, apres avoir depasse et s’etre fait depasser par l »autre bus, il trainait de la patte lorsque j’ai du debarquer. Je dois debarquer a pas-un-arret. Et j’etais bien determine a le faire puisque quand je le manque, j’en suis quitte pour 1 km de marche de plus. Le probleme c’est qu’un autre bus s’etait range a gauche et avait l’air d’attendre que les deux debilles aient passe leur chemin. J’avais environ 40 cm de libre entre lesdeux vehicules (retroviseurs plus un centipoil). Heureusement pour l’integrite de on squelette, mon bus a pas decide de repartir avant que jje rejoigne l’arriere du bus et la relative securite du milieu du traffic de l’heure de pointe… Au point ou j’en etais, j’ai posement indique d’un geste detache de la main que je passais et je suis alle me refugier sur le terre plein. J’en suis pas debarque avant la prochaine intersection, surmontant arbustes poussiereux et bouses de vaches.

Le reste du trajet vers l’appart fut banal, si l’on fait exception d’une quasi decapitation par un hauban de poteau electrique que j’avais pas vu dans le noir.

En arrivant au bureau ce matin, j’ai cru que le brouillard etait pire a l’etage qu’au rez-de-chaussee. C’etait plutot un brasero au milieu de la piece qui rechauffait les collegues.

Ah oui, et pour ceux qui le connaissent, on a fait endormir Bacchus ce matin.

Photos

Bon, j’ai commence a uploader mes photos. C’est en vrac sans valeur ajoutee pour l’instant. C’est pas mal plus long que je croyais comme processus malheureusement.

Vous pouvez visiter ma Gallery et cliquer sur le petit bouton « login » en haut a droite. User: alternatives Password: alternatives (attention aux minuscules). Je vais essayer d’y ajouter celles d’Olik pour que ce soit complet.

Passe une bonne partie de la journee aujourd’hui a jaser avec Vipen, un jeune ingenieur hyper sympa qui travaille avec BGVS. C’est vraiment l’ideal d’avoir le temps de communiquer comme il faut avec des gens en voyage. J’en ai profite pour prendre une petite lecon de cuisine. Je me demande ce que je pourrais leur faire comme met quebecois. Suggestions (vegetariennes et relevees de preference)?

J’ai remarque que la conduite a gauche s’applique aussi a la marche a pieds. Mon reflexe de me tasser a droite, et leur reflexe de se tasser a gauche, pour eviter la collision, ne sont pas compatibles.

Hier a Qutab Minar j’ai croise un petit garcon qui avait des yeux d’une couleur extraordinaire. Un genre de gris bleute superbe. Je lui ai demande si je pouvais le prendre en photo et tout. Ben je marchais dans la rue tantot (pas ete capable de descendre au bon arret de bus) et il m’a rattrappe pour me dire bonjour. Il y a 12 millions de personnes a Delhi et je venais de passer devant chez lui.

Semaine

Ca fait une semaine que je suis a Delhi. J’ai toujours pas été malade: je songe à demander un remboursement de mon visa.
Je commence à reluquer les stands sur la rue et les échoppes avec gourmandise…

Aujourd’hui nous avons visité la Qutab Minar, la « tour de l’axe » selon le LP. Le premier des minarets, restauré comme neuf et très impressionnant, et d’avantage même quand on replace le tout dans son contexte historique.

Une fois avoir fait le tour de la tour et du complexe de la mosque, de la colonne de fer, des tombes, des diverses ruines, nous avons fait du tourist watching: moi je me tanne pas de regarder les saris, les gens, les enfants.

Dans les endroits comme ca je suis moins gené et je prends plus de photos de personnes que dans la rue. Mal m’en pris, là je devrais poster une photo à un gars qui travaille à l’ambassade du Bouthan. C’est lui qui m’a abordé pour que je le pose avec sa copine (qui manquait un peu d’enthousiasme dans le projet d’ailleurs). Je lui ai demandé s’il avait un email pour lui envoyer la photo et il me donne son addresse postale. Quoi que moi qui ai toujours voullu visiter le Bouthan, c’est peut être un contact à cultiver pour une éventuelle demande de visa!

Pour revenir à la tour, sur les cartes, ca avait l’air assez loin de Delhi, finalement c’était presque à distance de marche de l’appart…

Et parler de Minar, ca me fait penser aux Minas (Morgul, Tirith, et les autres), et au fait que je jalouse tous ceux et celles qui sont allé voir le Seigneur des Anneaux.

J’ai remarqué que j’avais totalement cessé de me ronger les ongles depuis que je suis ici. La peur de leur crasse est une excellente motivation. Pourtant je mange avec mes mains sans y penser à deux fois (ok, peut-être deux, mais pas trois).

Le café internet ferme. J’aimerais mieux fermer un bar, me semble que je suis du.

J’arrête de compter les jours là…

En sortant de l’appart j’ai dit à Olik que l’air me brulait les poumons comme une grosse gauloise pas de filtre… Je sais pas ce qui se passe avec la météo mais il fait froid (pas que je ne me plaigne de ca comme tel) et l’air est enfume de manière spectaculaire. Ajoutez à ca les 2h a inhaler du CO dans le traffic que je me suis farcies… Je suis un peu fatigué. Pourtant j’étais en feu ce matin.

Là je suis au café Internet-où-l’Internet-international-ne-marche-pas. Alors je tape offline gratuitement.

Hier nous sommes allés au cinema. On en a un tout près mais l’imposant building moderne et frais peint détonnait un peu avec le paysage et nous n’avions pas succombé à la curiosité d’y entrer avant hier. On a beau chialer sur l’impérialisme culturel, ce gros truc criard fait un repère très commode à donner aux taxis pour se faire rammener à la maison et je lui en suit reconnaissant.
A noter, le prix, 140 Rs pour un siège au milieu. Les places sont assignées sur le billet d’ailleurs. Détecteur de métal l’entrée (comme à plusieurs endroits à Delhi d’ailleurs). Toilettes à l’occidentale, foule qui parle anglais, conversations au cellulaire pendant le film, entracte en plein milieu (nul à chier sur le plan ambiance et suspense), certificat du bureau de censure projeté avant chaque preview, chaque pub (ca vole un peu le punch de savoir quel est le produit annoncé), et avant le film lui-même.
Le film? Kill Bill. S’il y a eu des coupures pour préserver les bonnes moeurs, ce n’a pas été dans les jets de sang. Mais j’ai bien aimé le format animé-en-vrai.

Parlant de cinéma, je viens de me faire offrir un rôle de figurant dans un film indien, pour jouer un soldat britannique. Malheureusement, le tournage a lieu pendand le FSM.

Nous voulions aller a Connaught place, c’est chose faite. Je dois dire que j’ai été décu. A part les vendeurs de sleeping bags, les rabatteurs kashmiris et les touristes (ben je vois jamais de blancs quand je reste dans le coin de Saket et de Katwariya Sarai), pas grand chose à dire. C’est comme le reste, avec du béton au lieu de la terre. Bon, il y a une quantité phénoménale de stands, magasins, échoppes, emporiums, etc., et plusieurs avec de beaux produits. Mais après tant de mentions dans les guides comme étant un incontournable de Delhi, après m’en être fait une image mentale bien éloignée de la réalité, après un vivifiant traitement au monoxide de carbone dans le traffic, je suis un peu resté sur ma faim. Je me dit qu’on est peut-être passé à côté des coins qui valent le détour?

Ah oui, et les touristes habillés en vêtement indiens, ca me fait bien rigoler. Principalement parce que d’une facon ou d’une autre, il n’y a pas un indien autour habillé d’une facon qui leur ressemble. Quoi que je devrais pas parler, j’ai sorti ma tuque aujourd’hui.

J’ai bien essayé de magasiner une chemise mais ma taille n’a semblé être disponible que dans des coloris… hors de ma palette. Et on a du se promener dans le bazar intérieur pendant une bonne demie heure avant de finalement se faire offrir « X movies ». Après ca on est sorti dehors, rassurés sur la constance de la nature humaine. A noter: j’aurais sauvé au moins 70$ et 15% a acheter ma caméra ici.

Je n’ai par contre pas pris de photos récemment. Je trouve que pas mal toutes mes photos à date montrent de la misère sous un angle ou un autre. J’aimerais bien tenter de fixer autre chose mais en ce moment on dirait que c’est dans tout ce que je vois. Ca me dérange de savoir que ce sera ca le témoin de mon voyage. En fait, c’est qu’en la cotoyant, on y voit plus de nuances que ce que je réussi à capturer dans une photo.

Côté boulot, ben j’ai finalement réussi a installer Drupal sur une machine win98 qui voulait vraiment pas se laisser faire. Mais je me sens mal de monopoliser une de leurs machines pendant la journée. On peut clairement pas en prendre 2, alors soit Olik soit moi devont faire du travail à la mitaine. Ca va causer un problème à court terme ca.
Parlant de boulot, je suis capable d’y aller en bus, mais pas d’en revenir. Hier je croyais m’être trompé mais aujourd’hui j’ai bien vu que notre bus a pas un trajet symétrique. Va falloir que je comprenne comment revenir de là, ou au moins où débarquer pour minimiser le trajet en taxi.

A propos du taxi, c’est fou comment les chauffeurs de taxis peuvent influencer la perception d’une ville par un voyageur. À date je dois dire qu’à part leur conduite suicidaire (et il m’y a ni portes ni ceintures dans ces machins là et le pare-choc des camions m’arrive au niveau des yeux…) j’ai pas trop à me plaindre. Je commence tranquillement à avoir une idée des prix raisonnables-pour-un-étranger, une meilleure idée en tout cas que pour le bus où je me fais demander de 2 à 5 Rs pour le même trajet sans que je comprenne trop pourquoi.

Bref, tout va bien.

La tete dans un blender

…et le coeur dans les nuages.

C’est drole comment parfois des evenements heureux peuvent naitre de moments difficiles, comment un ensemble de hasards et une serie de circonstances composent une situation delicate, et comment brusquement lui apparait une solution inattendue, deus ex machina.

Solution agreable cependant, a laquelle je ne m’attendais pas du tout en me levant ce matin.

J4

Namaskar groupe,

Le boulot a commencé pour vrai aujourd’hui. Mais la journée a commencé par un petit déjeuner aux piments (mais j’aime bien et je commence à m’y faire, la douche froide était plus froide ce matin par contre), ensuite on est allé voir la grande Mosquée du vendredi aka Jama Masjid. 25 000 fidèles peuvent prier ensemble dans la cour. Pour les indidèles, ca reste un édifice impressionnant et la vue de Old Delhi du haut des minarets est imprenable (quoi qu’on a bien essayé de la fixer sur compact flash). Comme il y a eu un orage hier (so much pour mes 3 gouttes de pluie), mes bas sont encore mouillés. La prochaine mosquée, je la fait nu pieds. Sauf que je comprends pas si les hommes peuvent pas garder leurs soulier pourquoi ils nourrissent des hordes de pigeon qui chient partout. Peut être pour engraisser les rapaces? Les vautours (aigles? Buses? Ca a l’air d’un faucon mais de la taille d’un gros goéland) sont nombreux et ont l’air bien nourris au dessus de Old Delhi.

Moment important: je me suis fait demander pour la première fois de poser avec un groupe de personnes, et par une femme en plus. Moi qui déteste les photos je fais une exception dans ces cas là. Olik a une patience infinie avec les enfants. D’ailleurs c’est seulement en se réfugiant dans le minaret qu’on a perdu le groupe d’écoliers qui nous tournait autour depuis notre entrée. Quoi qu’on s’est bien amusés avec eux, et leur anglais était impeccable. À voir aussi, la photo qu’Olik a prise de l’étal de têtes de chèvres.

Traffic aidant, on est arrivé en retard pour notre premier rendez-vous. Acte manqué-réussi puisque notre interlocuteur était pas au bureau non plus. Dans l’embouteillage, le chauffeur a failli manquer de gaz. Littéralement. Ces petits tricycles carburent au gaz. 16,9 Rs le kilo.

En après-midi, nous avons pris notre premier bus public. Ca a bien été. Ca ira mieux la prochaine fois quand a) on saura combien coûte le billet et b) qu’on saura le nom de l’arrêt et pas seulement le nom du building derrière.

Nous avons retrouvé les bureaux où nous devions nous rendre (je serais bien embeté de me retrouver perdu dans ce quartier!) et, comme il y avait une panne d’életricité, nous avons discuté des tenants et aboutissants de notre projet (et de politique, et d’économie).
Diagnostic: Drupal, le remède miracle.

Ensuite, seconde visite dans « one of the most posh colonies in Delhi. We are visiting a rich man » comme a dit le gars qui nous accompagnait. Peut-être, mais très sympathique et intéressant tout de même, et avec une bibliothèque qui donne le gout de se cultiver comme une liste de signets ne le pourra jamais. Mais un constat s’impose: ce projet a toutes les qualités requises pour devenir un projet tentaculaire (en plus de susciter chez moi un certain questionnement relatif à certains droits de propriété intellectuelle). Ca fait notre affaire dans un sens, mais il faut quand même livrer quelque chose de constructif. Plus de détails en temps et lieux.

Faut que je re-mentionne que je trouve que je suis très chanceux de pouvoir rencontrer autant de gens intéressants ici. Ca compense certainement pour le manque d’opportunitées de faire du tourisme.

Je me faisais la réflexion qu’un des trucs que j’aime bien du voyage c’est que c’est pour moi l’épisode d’apprentissage le plus dense et le plus intense qui soit. Ca va me prendre des mois pour distiller tout ce que je ressents ici.

Mhh.. le gars du café internet vient de passer m’offrir de petits gugus sortis d’un sac de papier qui ont l’air de churros de la taille d’un pop corn.. Je crois que ca veut dire que je suis un bon client… Je mange ou je mange pas?
Ah.. c’est sucré en dedans, mais comment ils ont fait pour mettre du sirop la dedans? C’est pire que la Caramilk ca. Sera malade? Sera pas malade?

Les sweets indiens, collectionnez les tous.

J3.5

J’ai oublié de parler de la pluie et du beau temps.

La température est parfaite: 23-25 le jour, 10-15 la nuit. Je suis comme un poisson dans l’eau. Les Indiens ne semblent pas tous être d’accord car on voit des tuques apparaître dès que le mercure descend sous les 23 degrés.

Pluie: on a eu 3 gouttes aujourd’hui. C’est juste pas la bonne saison pour ca.

En passant, notre partenaire ici est Barhat Gyan Vigyan Samiti (BGVS).

Et mon partenaire de voyage, Olik-c’est-comme-à-Lima-ici a un blog à lui.

J3

Petit dimanche relax hier.

Juste avant d’aller au cafe Internet, j’avais pris un petit jus d’orange frais pressé dans un kiosque. J’avais bien vu que le gars lavait ses verres et son pot au robinet sans vraiment les essuyer… Je suis fier d’annoncer que mon système digestif n’a pas encore déposé de grief, alors j’ai remis ca ce matin, avec un jus d’ananas, sans épices cette fois par contre: je m’étais un peu forcé pour finir celui d’hier à cause de ca…

Le reste de la journée a été du pur tourisme: visite du Red Fort et de Old Delhi en rickshaw, incluant les faux frais pour le parking du rickshaw pendant une visite. À la décharge du chauffeur, l’endroit ou il nous a fait monter vallait vraiment la peine et j’aurais jamais pu trouver ca sans son aide. Petit arrêt dans un temple Jain, religion qui, d’après ce que j’ai compris du guide, a des éléments communs avec le bouddhisme et le zoroastrianisme. On a refusé les arrêts-shopping pour aboutir à la très-grande-mosquée-dont-le-nom-m’échappe. Il faisait trop noir pour des photos alors on y retournera une autre fois.

On a pas veillé tard, décalage horaire oblige. Après un shawarma dans un Amir local, ce fut un dodo bien mérité.

Ce matin, je réalise que je commence à apprécier la petite tasse de chai au réveil (avec les journaux sur la table.. grosse vie sale!). J’apprécie moins l’appel à la prière à 5h par contre, surtout que le décalage horaire fait que j’ai tendance à me réveiller plutôt tôt…
J’ai aussi eu droit à un cours sur le cricket. Ca a l’air plus intéressant quand on comprends ce qui se passe. En tout cas ca ressemble plus au baseball que je croyais, avec ce que ca implique de positif et de négatif. Sauf que avant que j’ai 5 jours de libre pour aller voir un match, ca va prendre du temps!

J’ai aussi appris que la nourriture que le cuisinier du guest house nous fait est celle de la province de Kerala au sud et qu’elle est plus épicée que celle du nord. Ca augure bien parce que je l’apprécie beaucoup et je la trouve pas trop piquée. J’ai un peu de misère a manger avec les doigts encore mais j’y mets beaucoup d’application.

Meeting avec Feroz au bureau de BGVS ce matin. On a clarifié un peu notre programme jusqu’au FSM. Et ils ont un G4 mais j’ai manqué le email ou il demandait d’apporter les logiciels pour. Un peu dommage tout de meme…

En me mouchant, je réalise a quel point l’air ici est nutritif en poussière et en suie.

J’essaye d’éviter de comparer l’Inde avec mon autre expérience asiatique, mais hier j’ai été un peu décontenancé par les regards des gens. Je me faisais regarder en Chine, mais pas de la même facon. C’est dur a décrire mais il y a un truc de différent. En Chine j’avais l’impression que c’était surtout de la curiosité, ici c’est différent, il y a un contenu que je décode pas.

J’ai plein de questionnement sur le concept du journal de voyage sur le web aussi… enfin.. on verra.

Jalons:
Dit non a mes premiers 25 mendiants. La plupart des femmes avec de jeunes enfants. J’avais l’excuse morale de ne pas avoir de monnaie. Je vais voir combien de temps mon coeur va endurer ca…

Vu mon premier rat. Il était mort cependant. Olik a une phobie des rats. Moi ca ne me fait pas un pli comme on dit. Par contre, je ne trippe pas arachnides, et Olik me garanti que ces bibittes là ne le dérangent pas. On va faire un tag team.

Négocié mon premier taxi, j’ai pas trop perdu la main; le troisième chauffeur a fini par me rattrapper pour acepter mon prix. Je vise 10 Rs de moins la prochaine fois.

Vu mes premiers touristes camouflés avec des habits indiens, un jeune couple d’occidentaux dans le Red Fort. Le problème c’est qu’avec leurs vêtements traditionnels flambant neufs, ils détonnaient encore plus que nous dans la foule.

J2

J’y suis.

Adieux a Montréal particulièrement chargés comme certains s’en doutent. Vol Toronto-New Delhi surprennament agréable compte tenu du fait que je n’avais pas de siege devant une sortie de secours et que le Airbus 343 était complement plein avec plein d’enfants à bord. Félicitations au personnel de bord qui a racheté une bonne partie de mes expériences passées avec Air Canada.

Contrairement à ce que m’avaient laissés entendre les dessins sur le site web d’AC, le vol passait au dessus de Terre-Neuve, au sud du Groenland, par dessus Moscou, Samarcand et Kaboul avant de bifurquer vers Delhi au dessus de Lahore. Les montagnes du nord de l’Afghanistan, sans égards pour ce qui s’y passe, sont très jolies vues de 37 000 pieds.

L’arrivée a Delhi a ete des plus relax. L’immigration a du prendre un gros 15 secondes, et ce qui sert de douanes est un gars qui regarde distraitement un appareil à rayon X sur lequel peuvent, si on est attentif et qu’on passe pas tout droit apres le kiosque de l’immigration, être examinés nos bagages à main.

Pas de cohue génerale à la sortie, mais une foule de gens bien calme attendant un voyageur dans un silence et un ordre qui m’ont semblé suspects. Feroz, qui travaille chez Alternatives, était là pour nous accueillir et nous ammener au BGVS guest house (photos a venir).

On m’avait annoncé un choc sensoriel olfactif, visuel et sonore. À vrai dire, l’odeur est assez prenante, principalement à cause de la quantité de motos et petits tricycles avec des moteurs 2 temps qui polluent allègrement.
J’avais lu que la conduite ici se faisait sur le cote gauche de la chaussée, je dois avouer que dans le traffic, je n’ai pas été capable de le déduire par observation. Je suis plein d’admiration pour les conducteurs indiens.

Découvrir une ville le soir est toujours intéressant. On voit dans les maisons et les commerces, les coins sombres sont mysterieux, l’horizon est limité.

Apres s’etre installé, Feroz nous a fait finir la soirée chez un pote ou lui-même habite. Récital de cythare et rhum indien au programme. Ca manquait à ma culture ce rhum qui vient d’ailleurs de se mériter une place à cote de mon Barbancourt. Incidement, je suis plein d’admiration pour les magnifiques barbes et moustaches poivres et sel qu’arborent plusieurs indiens, fallait que le le dise.

Ce matin, apres un déjeuner épice et une petite douche (au sceau tiede, au grand desespoir d’Olik) je découvre le quartier (et le cafe Internet local) a pieds. J’aime bien. Pour ceux qui sont curieux, l’appart est a Saket, au sud de Delhi.

Pas de grand choc encore, juste une vague dans laquelle il fait bon se saucer.

Palu

Mon gros débat moral ces jours-ci est de décider quel médicament je prends comme prophylaxie (oui oui, c’est pas juste un mot poli pour dire condom ou fluor) pour (ou contre, selon le point de vue) la malaria.

Dans le coin droit, le Lariam (melfloquine), à prendre une fois semaine, efficacité théoriquement la plus élevés des anti-paludéens. Dans le coin gauche, la Doxycicline, à prendre une fois par jour, efficacité un peu moins élevée, un antibiotique éprouvé.

Apparemment, la Malarone (chloroquine et proguanil) ou la Primaquine ne sont pas des bons choix pour moi… Malheureusement, les deux médecins que j’ai rencontrés à ce sujet n’ont pas été des plus limpides dans les explications sous-tendant leurs recommendations.

Le problème, c’est que le Lariam a très très très très mauvaise presse. Au delà des sites web, j’ai entendu les commentaires « C’est du poison », venant de quelqu’un qui a une solide expérience de terrain avec les anti-paludéens. De quelqu’un d’autre, « mon beau-frère en a pris, il allait 2 semaines en Côte d’Ivoire. Il a essayé de tuer ma soeur en revenant d’ailleurs ». On a même blamé en partie les dérapages du régiment aéroporté en Somalie sur les effets du Lariam. Quand un résident en neurologie te dit « Melfloquine? Ah oui, c’est l’fun ca, ça donne des psychoses et on sait pas trop pourquoi », c’est hyper rassurant.

La Doxycicline est un antibiotique souvent prescrit pour traiter l’acné. Il a les effets inhérents à ce genre de trucs, mais à ma connaissance, personne n’a jamais fait de psychose reliées à la doxycicline.

Quoi que les méfaits attribués au Lariam sont en eux même une psychose collective et il est bien difficile de distinguer le raisonnable de l’anecdote.

J’ai pris la dose test de Lariam (1 comprimé par jour durant trois jours) et j’ai été plutôt mal en point, mais j’ai eu plusieurs autres facteurs pouvant expliquer mon état durant cette période et il est difficile d’identifier la cause des effets. Bref je sais pas trop. Il y a quand même au moins une personne a qui j’ai parlé qui a bien toléré le Lariam.

Je suis à la case départ: je crois que les méfaits du Lariam sont exagérés: c’est quand même le médicament le plus prescrit contre la malaria dans le monde et la plupart des gens s’en sortent avec une balance des inconvénients positive. La Doxy est quand même moins efficace et plus contraignante à prendre et n’est pas non plus sans avoir d’effets sur les reins et le foie, mais ils sont étudiés et compris depuis cinquante ans. Ajoutez à ça des histoires où des gens sur le Lariam ont attrapé la malaria alors que leurs collègues s’en tenant aux granules homéopatiques s’est sont tirés indemne et vous avez un gars perplexe.

Wilfred, hacked

Ça devait arriver, mais dix jours avant la sortie de l’album, je trouve qu’on abuse!

Pirater la relève, c’est pas fort.

J’ose espérer que les téléspectateurs de TVA sauront faire preuve d’un peu de jugeotte face à cette nouvelle…