Train

En partant de Delhi pour Mumbai, je me disais que ce serait comme mes autres long voyages en train. Long et plate. Je me préparais a me mettre dans un état de léthargie pour 24 heures. J’avais prévu assez d’eau et de quoi grignotter: samosas et sweets, choisis a l’oeil parce que je connais pas les noms ni la plupart des contenus.

Comme le train partait en avant midi, je me suis dit que, rendu en soirée, le climat serait probablement déja plus chaud. La je faisait erreur. J’ai pas voullu comprendre en voyant les gens enbarquer dans le train avec des grosses couvertures. Je me disais que les Indiens etaient peut etre un peu frileux. Non non…

J’ai passé la nuit a essayer d’éviter un vif courant d’air froid qui surgissait d’entre les panneaux de formica juste sur ma tete. Inconvenient assez mineur en fin de compte, mais qui m’a coupe quelques heures de sommeil réparateur.

Pour le reste, ca m’a fait un peu penser a la Chine: au début du parcours, tant que le train n’est pas completement plein, les voyageurs sont super sympa, on s’offre de la bouffe, on jase un brin. Puis au fur et a mesure que le train se rempli, offrir de la bouffe a la ronde devient une largesse dispendieuse, on devient plus jaloux de son espace vital et on s’installe pour dormir, lire, manger, etc. En essayant de pas penser aux 1.5mm de vinyle qui separent nos fesses du bois de la banquette/lit. En écoutant le boniment des vendeurs de bouffe et cossins. En regardant les jolis paysages alterner avec les villages et les arrières cours des villes traversées. Enfin, Olik a sa version a lui du voyage pour les hispanophones.

Le seul train de nuit non asiatique que j’ai pris était un vieux Talgo Genève-Barcelone, dans le temps de Noel aussi, et qui reste définitivement ma pire expérience ferroviaire a date! Quoi que le fait que les fenetres des trains indiens sont toutes fermees de barreaux de fer leur fait perdre des points: après avoir vu un petit documentaire sur le train de Godra (qui, de facon interessante, défendait la these de l’accident), ca me faisait pas tripper.

Le point commun des trains asiatique pour moi est que je ne comprends absolument pas ce qui se passe autour de moi. Ca a commencé a la gare, quand on cherchait le bon quai. Comme c’était un train spécial pour le temps des fêtes il n’était pas sur les panneaux indicateur, mais j’ai insisté pour tourner en rond longtemps et demander au mauvais kiosque avant de tomber sur le bon guichet ou le gars venait, ce qui m’a rassuré, de répondre a la même question en Hindi au moins 15 fois. Dans le train, j’ai commandé un repas, pour finalement, a l’heure ou la commande devait arriver, acheter a un vendeur déambulant le meme plat. Je me suis trouve niaiseux quand 5 minutes plus tard mes voisins ont recu leur plateau repas officiel, mieux garni et probablement moins cher. Idem pour le chai: je me suis retrouve avec un truc pas tres savoureux en infusion alors que ma voisine savait reperer le bon vendeur qui lui versait directement du the infuse qui, je n’en doute pas, devait etre pas mal meilleur.
L’arrière plan de confusion ne s’est pas arrêté avec le train: arrivés a Mumbai, presque a l’heure, on a failli faire une gaffe: je pensais que le billet etait de Delhi a Mumbai-central (ou VT, ou je sais pas quoi, mais une grosse gare dans la ville). Pouvez-vous croire que si notre gare de destination est indiquée sur le billet, elle ne doit l’être qu’en hindi parce que moi je l’ai pas trouvée). On a débarqué avec tout le monde donc, un peu perplexes de se trouver dans une gare avec 3 quais et pas beaucoup de monde. Rendu sur la passerelle, il devenait évident qu’on était pas en ville. J’ai cru bon de retourner dans le train, parce visiblement on était pas a destination. Mais assis a notre place content de pas s’etre fait avoir, le doute m’habitait toujours. Je me suis renseigné jusqu’a ce que quelqu’un puisse me confirmer que le prochain arrêt était Goa… C’était bien le plus près de Mumbai que ce train allait nous ammener. (quoi que je me demande si on aurait été pressé de corriger notre erreur si le train était reparti avec nous a bord).

On s’est donc retrouvé en banlieue de Mumbai, avec aucun taxi qui ne voulait nous prendre jusqu’au centre ville et le train de banlieue était un peu intimidant, avec ses flanc debordants de personnes, comme un verre d’eau trop plein.

Finalement, c’était pas si pire (mais je dois me rappeller de ne plus porter un gros sac a dos, en plus d’un sac en bandouliere, avec les mains au plafond, dans une foule compacte, deshydraté, quand il fait chaud), surtout une fois qu’on a compris l’étiquette de s’éloigner du centre du wagon quand on ne descends pas a la prochaine station: faudrait pas nuire a la fluidité de la cohue… J’ai bien hate de participer au metro-sport-de-contact quand je serai plus en forme et moins chargé.

J’ai fini Parias pendant le voyage. Ce bouquin est génial mais il n’aborde l’Inde qu’a travers les grandes villes et Goa. La on dirait bien qu’après les vacances, on va gagner notre Cachemire en allant dans le coin d’Indore (trouver la ville sur la carte, et ce qu’en dit le Lonely Planet, est laissé comme exercice au lecteur) pour un petit bout de temps. On nous a promis la vraie Inde rurale. J’ai bien hate de voir ca.

Bonne année!

LOC

J’ai eu ma premiere experience cinematographique bollywoodienne aujourd’hui. J’etais deja alle au cine ici, mais pour voir un film americain.

Alors on estalle voir la mega production LOC: Kargil.
L’action se passe au Cachemire. Les dialogues sont en hindi, avec des bribes d’anglais ici et la. Le film a ete approuve par les censeurs et le ministere de la defense (indice: les pakistanais sont les mechants). Et ca dure quatres heures. Evidemment le public participe un peu, tant par des encouragements que des commentaires ou des appels telephoniques.

Le format allonge permets des developpements de personnages plus nombreux (quoi qu’ici on a mise sur le nombre maximal de heros avec des histoires assez congrues) et j’ai quand meme ete emu a plusieurs reprises.

J’ai bien aime en somme, meme si je suis ressorti avec un mal de crane lancinant, cause soit par la proximite de l’ecran, soit par les sieges un peu trop exigus, soit par la sono qui compensait par son coffre ce qu’elle manquait en fidelite, soit par le manque d’eau.

J’avais trouve sympa que par manque de budget une partie des scenes de combats aie ete filmees avec des vraies munitions, mais la vraisemblance des scenes de corps a corps etait un peu biaisee, les pakistanais s’effondrant a la moindre balle (sauf quand il faut rester debout agonisant pendant qu’un heros vous mitraille, qu’un ghurka vous trucide, ou qu’une grenade vous envoie revoller a 15 pieds). Les heros indiens eux (ils disent heros ici, pas star ou vedette), les poches de leur sac a dos pissant le sang, avec des flashback de leurs douces qui chantent en leur disant adieu, commettent plusieurs actes heroiques et/ou suicidaires. Bref, ca n’a absolument rien a envier au cinema americain sur le plan du documentaire patriotique.

C’est quand meme special un film de guerre ou les seuls becs sont entre acteurs masculins. Pourtant les heroines etaient positivement superbes, et les longs gros plans de leurs visages durant les chansons laissaient tout loisir d’admirer leurs yeux. Et les heros etaient pas mal non plus (sauf qu’une dentition correcte n’est pas un prerequis pour etre un acteur masculin a Bollywood, curieux surtout que les femmes ont des sourires a rendre jaloux une banquise). Ca fait changement des principaux heros de la TV du Kerala, qui est toujous allumee a l’appart, qui ont l’air de sosies indiens de Ron Jeremy.

Ca m’a aussi convaincu que si je change de religion, je deviens Sikh.

Reveillon

Nous avons eu une invitation surprise de Feroz pour le 25 au soir: Anil, le gars qui est responsable du Popular Education and Action Center (PEACE) avec qui on travaille depuis qu’on est arrive ici, faisait un BBQ.

Tres sympa, tres bon et une fenetre tres interessante sur une classe sociale un peu plus elevee aussi. C’etait evidemment delicieux, et ca a fait du bien de manger un peu de viande. Jimmy, l’amis de Feroz qui nous a fait decouvrir le rhum indien a notre arrivee, etait de la fete.

Le frere de l’hote etait la aussi, un type qui a ete prof de pharmaco a Saskatoon avant d’immigrer aux US. La il enseigne a Indianapolis et il profitait des vacances de son fils pour venir voir la famille. Il a du avoir une enfance assez wild: il allait visiter son pere et son grand frere en prison quand il avait 12 ans: les deux militaient, l’un dans le mouvement des enseignants, l’autre dans les assos etudiantes.

D’ailleur Anil, se vante a qui veut bien l’entendre d’avoir ete expulse 2 fois du CPI (Communist Party of India). Il a une theorie sur l’interpretation du Marxisme applique sans les ajouts Leniniens qui est apparemment fantastique mais qu’il refuse de nous expliquer sans qu’on lui convoque une conference avec un speaker fee de 10K$! Sa femme, prof de russe qui parle aussi un anglais impeccable, vallait aussi la peine d’etre rencontree. J’aurais du lui demander si c’est par manque de place a table ou pour une autre raison que son fils et son cousin n’ont pas mange avec nous.

Un truc qui m’a frappe est que pour un communiste, il entretient quand meme deux domestiques. Hyper sympa ce type mais il se serait encore plus s’il cessait de macher son paan qui le rend difficile a comprendre quand il parle.

Noel

Joyeux Noel!

J’espère que tout le monde passe un bon réveillon! Personnellement, je suis alle au resto avec Olik et Vipen. Sympa et savoureux. Je suis toujours surpris de voir a quel point les mets chinois sont populaires ici. Faudrait bien que j’essaye pour voir si le sino-indien ressemble au sino-americain ou si c’est plus authentique.

La temperature n’est pas très festive par contre: le brouillard (ma mauvaise langue dirait le smog) est si épais qu’hier les trains avaient parfois 19h de retard. Pas un seul avion n’a pu atterir ou décoller de Delhi hier matin. Et il fait toujours un peu frais.

J’ai appris hier de Vipen que le quartier, depuis l’implantation du gros cinéma juste a côté, avait subi une gentrification unique pour le sud de Delhi, si bien que notre appart se louerais maintenant facilement Rs 13-15 000. Et apparemment les filles qui se tiennent autour dudit cinema sont reputées pour leurs moeurs modernes et leur propension a prendre des initiatives. Je dois pas être leur type parce que j’arrive meme pas a accrocher un regard!

Je me suis payé le barbier ce matin. Je ne m’étais jamais fait raser le visage par un tiers. Très agréable comme expérience! J’avais seulement un peu peur que l’Inde ne marque un point au cricket pendant que j’avais la lame sur la gorge.

Encore une fois joyeux Noel et mes meilleurs voeux à toutes et a tous.

Centres d’appels

L’industrie des centres d’appels a profite avec avidite des moyens modernes de communications pour se globaliser.

Les vaillants et vaillantes telephonistes prets a prendre votre appel a toute heure du jour et de la nuit coutent cher. Ils coutent moins cher en Inde, et en achetant les longues distances a la douzaines, c’est tres attrayant de venir embaucher parmis les legions d’indiens sur-scolarises, sous-payes et anglophones.

Les Call centers ont modifie profondement le contexte du travail ici, c’est Vipen, qui y a travaille pendant un bout de temps, qui m’en a convaincu.

Il est ingenieur mecanique. Apres avoir gradue, sans experience (mais ou je vais trouver de l’experience si tous les emplois demandent de l’experience?), un excellent anglais, il y a trouve un bon salaire, a un prix cependant.

Ses griefs: D’abord la precarite des postes, tant au niveau individuel des congediements qu’au niveau general de la dependance sur des contrats de moyenne duree. Le marche favorisant l’employeur, les principes des normes du travail, existant en theorie, s’effacent au nom du progres technologique et de l’entree de capitaux. Les employeurs exigent des celibataires, sans attaches pouvant restreindre les heures de travail, souvent noctures pour s’accomoder avec les heures de bureaux americaine. La limite d’age a l’embauche dans la plupart des compagnies est fixee a 30 ans.

Depuis que les call centers se sont implantes, les week-ends n’existent plus me dit-il. Evidemment, les autres employeurs en profitent pour modifier leurs exigences en consequences.

Sur les contrats ne necessitant pas de connaissance technique, les femmes sont nombreuses. Il aurait ete impensable qu’une femme travaille de nuit il y a quelques annees seulement. Louable progres au nom de l’egalite des sexes?

La plupart des postes n’exigeant pas d’autres competences que de pouvoir lire un script (we’ve never used most of these products), les travailleurs se retrouvent en fin de contrat exactement au meme niveau d’employabilite qu’au debut. Sauf pour ceux qui ont atteint l’age venerable de la non-embauche.

Heureusement le salaire est bon. Presque 12 000$US, ce qui est quand meme substantiel ici.

Malgre tout, l’industrie des centres d’appels est vue comme une manne et les mesures prises aux USA pour limiter le « offshoaring » sont craintes.

Vipen lui a choisi d’accepter un poste, sensiblement moins paye, dans un autre secteur, mais toujours en TI, ce qui le desole un peu a cause de sa formation d’ingenieur mecanique. C’est qu’on outsource aussi le developpement de logiciels, mais ca au moins ca implique un certain developpement professionnel. Ses anciens collegues lui disent que s’il etait reste, vu son niveau de performance, il pourrait etre manager la, avec un salaire en consequence; il ne regrette pas son choix a date. Il a foi en ses capacites, ce que j’admire beaucoup, et j’aurais aussi tendance a croire en lui, son dynamisme est communicatif.

Veille de Noel

J’ai cede a la curiosite hier et nous sommes alles dans un genre de bar. J’avais le gout d’une biere.

Tout a l’air parfaitement occidental jusqu’a ce qu’on voie qu’il y a des cocktails avec du masala et que le mix de Sean Paul a un beat de cythare et de petits tambours metalliques derriere…

J’ai essaye bieres locales (une sorte, plusieurs essais) (un peu comme de la Bud, mais avec une note finale de cereales, je saurais pas dire c’est quoi mais c’etait pas mal du tout), martini (zut, j’aurais du dire shaken, pas stirred, la il y avait des glacons dedans) et margarita (la j’ai essaye de dire sans glace, mais l’autre option etant « frozen », j’ai eu un verre plein de slush.. re-zut) que j’ai du renvoyer au bar pour qu’ils mettent de la tequila pour la peine: c’etait une jolie limonade. On a fini la soiree sur du rhum brun indien, que j’aime de plus en plus.

J’ai accompagne le tout de tapas de « champignons mexicains » qui etaient excellents. Les Indiens ont bien compris le concept que la salsa doit etre plus forte que le reste de la nourriture. Celle qui accompagnait mes champigons etait particulierement vigoureuse…

Bref avec tout ca ca m’a coute aussi cher qu’une soiree a Montreal! Pour compenser, je viens de commander une paire de pantalons. Fait sur mesure, overnight (bon, la il est ferme pour Noel, alors 2 jours), 16$. J’aurais peut etre pu negocier plus bas, mais bon, je venais de croiser les ateliers de confection et j’espere juste que les profits iront aux couturiers.

Bon.. la y’a quelqu’un dans le commerce en face du petit cafe ou je suis (Rs 10 l’heure… ca vallait la peine d’aller au bout d’une ruelle et dans le fond d’une cave pour le trouver) qui ecoute de la musique Pop en accelere. La c’est « It’s my life ». Tantot c’etait la Macarena version Alvin and the Chipmunks.

On commence un peu a s’enerver pour l’hotel a Mumbai, c’est nettement plus difficile a trouver que prevu. On verra bien, dans le pire des cas, on s’achete une tente et on va au Campement de la Jeunesse.

Bus

J’attendais le bus bien sagement hier soir, ignorant les taxi-wallah qui voulaient me charger 25 Rs pour une course qui allait m’en couter 2 ou 5 (tout dependant si je tombe sur un bus prive ou un bus appartenant a l’etat). J’aurais du me mefier quand j’ai vu deux bus de la meme ligne arriver quasi en meme temps et freiner en catastrophe; j’ai choisi le 2e, le premier m’ayant, je dois dire, un peu effraye. Alors comme d’habitude, encourage par les cris des bus-wallah qui tapent fort dans les vitres avec des pieces de monnaie et geulent destinations et invectives, j »essaye d’attrapper une partie du bus, qui ne s’arrete jamais vraiment completement, puis je joue un peu de l’epaule pour rentrer. J’ai du me reprendre, mon premier effort ayant ete contre par la vive acceleration du bus qui voulait apparemment pas se laisser distancer.
Le bus etait un gros bus public, passablement bonde. J’ai revolle pour la premiere fois quand j’ai du lacher prise pour donner ses 2 Rs au bus-wallah qui avait arrete de geuler et de frapper dans la vitre le temps de collecter son du.
J’ai ensuite remarque l’attention delicate du constructeur: il y avait des lumieres dans le bus qui faisaient mirroir aux feux de freinage et de positions, alors au moins on savait dans quelle direction on allait revoller. J’ai pas pu voir a travers la foule a qui son petit autel etai dedie a lui. Les chaufeurs entretiennent habituellement une serie d’icones et de statues enguirlandees de fleurs au centre du tableau de bord.
Enfin, je me suis jamais fait brasser de meme. Les 2 vendeurs de billets geulaient des injures tant aux passants qu’aux autos (enfin, je presume, si c’etait autre chose, il devraient travailler sur leur non verbal), le klaxon de ce bus etait particulierement strident, j’avais quand meme pas mal froid, on sentait bien que les autres passagers appreciaient pas plus que moi et les manoeuvres pour profiter de chaque ouverture dans le traffic etaient brusques et energiques. Etourdissant.

Finalement, apres avoir depasse et s’etre fait depasser par l »autre bus, il trainait de la patte lorsque j’ai du debarquer. Je dois debarquer a pas-un-arret. Et j’etais bien determine a le faire puisque quand je le manque, j’en suis quitte pour 1 km de marche de plus. Le probleme c’est qu’un autre bus s’etait range a gauche et avait l’air d’attendre que les deux debilles aient passe leur chemin. J’avais environ 40 cm de libre entre lesdeux vehicules (retroviseurs plus un centipoil). Heureusement pour l’integrite de on squelette, mon bus a pas decide de repartir avant que jje rejoigne l’arriere du bus et la relative securite du milieu du traffic de l’heure de pointe… Au point ou j’en etais, j’ai posement indique d’un geste detache de la main que je passais et je suis alle me refugier sur le terre plein. J’en suis pas debarque avant la prochaine intersection, surmontant arbustes poussiereux et bouses de vaches.

Le reste du trajet vers l’appart fut banal, si l’on fait exception d’une quasi decapitation par un hauban de poteau electrique que j’avais pas vu dans le noir.

En arrivant au bureau ce matin, j’ai cru que le brouillard etait pire a l’etage qu’au rez-de-chaussee. C’etait plutot un brasero au milieu de la piece qui rechauffait les collegues.

Ah oui, et pour ceux qui le connaissent, on a fait endormir Bacchus ce matin.

Photos

Bon, j’ai commence a uploader mes photos. C’est en vrac sans valeur ajoutee pour l’instant. C’est pas mal plus long que je croyais comme processus malheureusement.

Vous pouvez visiter ma Gallery et cliquer sur le petit bouton « login » en haut a droite. User: alternatives Password: alternatives (attention aux minuscules). Je vais essayer d’y ajouter celles d’Olik pour que ce soit complet.

Passe une bonne partie de la journee aujourd’hui a jaser avec Vipen, un jeune ingenieur hyper sympa qui travaille avec BGVS. C’est vraiment l’ideal d’avoir le temps de communiquer comme il faut avec des gens en voyage. J’en ai profite pour prendre une petite lecon de cuisine. Je me demande ce que je pourrais leur faire comme met quebecois. Suggestions (vegetariennes et relevees de preference)?

J’ai remarque que la conduite a gauche s’applique aussi a la marche a pieds. Mon reflexe de me tasser a droite, et leur reflexe de se tasser a gauche, pour eviter la collision, ne sont pas compatibles.

Hier a Qutab Minar j’ai croise un petit garcon qui avait des yeux d’une couleur extraordinaire. Un genre de gris bleute superbe. Je lui ai demande si je pouvais le prendre en photo et tout. Ben je marchais dans la rue tantot (pas ete capable de descendre au bon arret de bus) et il m’a rattrappe pour me dire bonjour. Il y a 12 millions de personnes a Delhi et je venais de passer devant chez lui.

Semaine

Ca fait une semaine que je suis a Delhi. J’ai toujours pas été malade: je songe à demander un remboursement de mon visa.
Je commence à reluquer les stands sur la rue et les échoppes avec gourmandise…

Aujourd’hui nous avons visité la Qutab Minar, la « tour de l’axe » selon le LP. Le premier des minarets, restauré comme neuf et très impressionnant, et d’avantage même quand on replace le tout dans son contexte historique.

Une fois avoir fait le tour de la tour et du complexe de la mosque, de la colonne de fer, des tombes, des diverses ruines, nous avons fait du tourist watching: moi je me tanne pas de regarder les saris, les gens, les enfants.

Dans les endroits comme ca je suis moins gené et je prends plus de photos de personnes que dans la rue. Mal m’en pris, là je devrais poster une photo à un gars qui travaille à l’ambassade du Bouthan. C’est lui qui m’a abordé pour que je le pose avec sa copine (qui manquait un peu d’enthousiasme dans le projet d’ailleurs). Je lui ai demandé s’il avait un email pour lui envoyer la photo et il me donne son addresse postale. Quoi que moi qui ai toujours voullu visiter le Bouthan, c’est peut être un contact à cultiver pour une éventuelle demande de visa!

Pour revenir à la tour, sur les cartes, ca avait l’air assez loin de Delhi, finalement c’était presque à distance de marche de l’appart…

Et parler de Minar, ca me fait penser aux Minas (Morgul, Tirith, et les autres), et au fait que je jalouse tous ceux et celles qui sont allé voir le Seigneur des Anneaux.

J’ai remarqué que j’avais totalement cessé de me ronger les ongles depuis que je suis ici. La peur de leur crasse est une excellente motivation. Pourtant je mange avec mes mains sans y penser à deux fois (ok, peut-être deux, mais pas trois).

Le café internet ferme. J’aimerais mieux fermer un bar, me semble que je suis du.

Levy

Well well… Catching up on the news I realize I missed something quite significant: the new levy on blank recording media (mp3 players are included) and the decision by the copyright board that downloading from P2P networks is allowable under the Canadian copyright act. Frank has all the links.

J’arrête de compter les jours là…

En sortant de l’appart j’ai dit à Olik que l’air me brulait les poumons comme une grosse gauloise pas de filtre… Je sais pas ce qui se passe avec la météo mais il fait froid (pas que je ne me plaigne de ca comme tel) et l’air est enfume de manière spectaculaire. Ajoutez à ca les 2h a inhaler du CO dans le traffic que je me suis farcies… Je suis un peu fatigué. Pourtant j’étais en feu ce matin.

Là je suis au café Internet-où-l’Internet-international-ne-marche-pas. Alors je tape offline gratuitement.

Hier nous sommes allés au cinema. On en a un tout près mais l’imposant building moderne et frais peint détonnait un peu avec le paysage et nous n’avions pas succombé à la curiosité d’y entrer avant hier. On a beau chialer sur l’impérialisme culturel, ce gros truc criard fait un repère très commode à donner aux taxis pour se faire rammener à la maison et je lui en suit reconnaissant.
A noter, le prix, 140 Rs pour un siège au milieu. Les places sont assignées sur le billet d’ailleurs. Détecteur de métal l’entrée (comme à plusieurs endroits à Delhi d’ailleurs). Toilettes à l’occidentale, foule qui parle anglais, conversations au cellulaire pendant le film, entracte en plein milieu (nul à chier sur le plan ambiance et suspense), certificat du bureau de censure projeté avant chaque preview, chaque pub (ca vole un peu le punch de savoir quel est le produit annoncé), et avant le film lui-même.
Le film? Kill Bill. S’il y a eu des coupures pour préserver les bonnes moeurs, ce n’a pas été dans les jets de sang. Mais j’ai bien aimé le format animé-en-vrai.

Parlant de cinéma, je viens de me faire offrir un rôle de figurant dans un film indien, pour jouer un soldat britannique. Malheureusement, le tournage a lieu pendand le FSM.

Nous voulions aller a Connaught place, c’est chose faite. Je dois dire que j’ai été décu. A part les vendeurs de sleeping bags, les rabatteurs kashmiris et les touristes (ben je vois jamais de blancs quand je reste dans le coin de Saket et de Katwariya Sarai), pas grand chose à dire. C’est comme le reste, avec du béton au lieu de la terre. Bon, il y a une quantité phénoménale de stands, magasins, échoppes, emporiums, etc., et plusieurs avec de beaux produits. Mais après tant de mentions dans les guides comme étant un incontournable de Delhi, après m’en être fait une image mentale bien éloignée de la réalité, après un vivifiant traitement au monoxide de carbone dans le traffic, je suis un peu resté sur ma faim. Je me dit qu’on est peut-être passé à côté des coins qui valent le détour?

Ah oui, et les touristes habillés en vêtement indiens, ca me fait bien rigoler. Principalement parce que d’une facon ou d’une autre, il n’y a pas un indien autour habillé d’une facon qui leur ressemble. Quoi que je devrais pas parler, j’ai sorti ma tuque aujourd’hui.

J’ai bien essayé de magasiner une chemise mais ma taille n’a semblé être disponible que dans des coloris… hors de ma palette. Et on a du se promener dans le bazar intérieur pendant une bonne demie heure avant de finalement se faire offrir « X movies ». Après ca on est sorti dehors, rassurés sur la constance de la nature humaine. A noter: j’aurais sauvé au moins 70$ et 15% a acheter ma caméra ici.

Je n’ai par contre pas pris de photos récemment. Je trouve que pas mal toutes mes photos à date montrent de la misère sous un angle ou un autre. J’aimerais bien tenter de fixer autre chose mais en ce moment on dirait que c’est dans tout ce que je vois. Ca me dérange de savoir que ce sera ca le témoin de mon voyage. En fait, c’est qu’en la cotoyant, on y voit plus de nuances que ce que je réussi à capturer dans une photo.

Côté boulot, ben j’ai finalement réussi a installer Drupal sur une machine win98 qui voulait vraiment pas se laisser faire. Mais je me sens mal de monopoliser une de leurs machines pendant la journée. On peut clairement pas en prendre 2, alors soit Olik soit moi devont faire du travail à la mitaine. Ca va causer un problème à court terme ca.
Parlant de boulot, je suis capable d’y aller en bus, mais pas d’en revenir. Hier je croyais m’être trompé mais aujourd’hui j’ai bien vu que notre bus a pas un trajet symétrique. Va falloir que je comprenne comment revenir de là, ou au moins où débarquer pour minimiser le trajet en taxi.

A propos du taxi, c’est fou comment les chauffeurs de taxis peuvent influencer la perception d’une ville par un voyageur. À date je dois dire qu’à part leur conduite suicidaire (et il m’y a ni portes ni ceintures dans ces machins là et le pare-choc des camions m’arrive au niveau des yeux…) j’ai pas trop à me plaindre. Je commence tranquillement à avoir une idée des prix raisonnables-pour-un-étranger, une meilleure idée en tout cas que pour le bus où je me fais demander de 2 à 5 Rs pour le même trajet sans que je comprenne trop pourquoi.

Bref, tout va bien.

La tete dans un blender

…et le coeur dans les nuages.

C’est drole comment parfois des evenements heureux peuvent naitre de moments difficiles, comment un ensemble de hasards et une serie de circonstances composent une situation delicate, et comment brusquement lui apparait une solution inattendue, deus ex machina.

Solution agreable cependant, a laquelle je ne m’attendais pas du tout en me levant ce matin.

J4

Namaskar groupe,

Le boulot a commencé pour vrai aujourd’hui. Mais la journée a commencé par un petit déjeuner aux piments (mais j’aime bien et je commence à m’y faire, la douche froide était plus froide ce matin par contre), ensuite on est allé voir la grande Mosquée du vendredi aka Jama Masjid. 25 000 fidèles peuvent prier ensemble dans la cour. Pour les indidèles, ca reste un édifice impressionnant et la vue de Old Delhi du haut des minarets est imprenable (quoi qu’on a bien essayé de la fixer sur compact flash). Comme il y a eu un orage hier (so much pour mes 3 gouttes de pluie), mes bas sont encore mouillés. La prochaine mosquée, je la fait nu pieds. Sauf que je comprends pas si les hommes peuvent pas garder leurs soulier pourquoi ils nourrissent des hordes de pigeon qui chient partout. Peut être pour engraisser les rapaces? Les vautours (aigles? Buses? Ca a l’air d’un faucon mais de la taille d’un gros goéland) sont nombreux et ont l’air bien nourris au dessus de Old Delhi.

Moment important: je me suis fait demander pour la première fois de poser avec un groupe de personnes, et par une femme en plus. Moi qui déteste les photos je fais une exception dans ces cas là. Olik a une patience infinie avec les enfants. D’ailleurs c’est seulement en se réfugiant dans le minaret qu’on a perdu le groupe d’écoliers qui nous tournait autour depuis notre entrée. Quoi qu’on s’est bien amusés avec eux, et leur anglais était impeccable. À voir aussi, la photo qu’Olik a prise de l’étal de têtes de chèvres.

Traffic aidant, on est arrivé en retard pour notre premier rendez-vous. Acte manqué-réussi puisque notre interlocuteur était pas au bureau non plus. Dans l’embouteillage, le chauffeur a failli manquer de gaz. Littéralement. Ces petits tricycles carburent au gaz. 16,9 Rs le kilo.

En après-midi, nous avons pris notre premier bus public. Ca a bien été. Ca ira mieux la prochaine fois quand a) on saura combien coûte le billet et b) qu’on saura le nom de l’arrêt et pas seulement le nom du building derrière.

Nous avons retrouvé les bureaux où nous devions nous rendre (je serais bien embeté de me retrouver perdu dans ce quartier!) et, comme il y avait une panne d’életricité, nous avons discuté des tenants et aboutissants de notre projet (et de politique, et d’économie).
Diagnostic: Drupal, le remède miracle.

Ensuite, seconde visite dans « one of the most posh colonies in Delhi. We are visiting a rich man » comme a dit le gars qui nous accompagnait. Peut-être, mais très sympathique et intéressant tout de même, et avec une bibliothèque qui donne le gout de se cultiver comme une liste de signets ne le pourra jamais. Mais un constat s’impose: ce projet a toutes les qualités requises pour devenir un projet tentaculaire (en plus de susciter chez moi un certain questionnement relatif à certains droits de propriété intellectuelle). Ca fait notre affaire dans un sens, mais il faut quand même livrer quelque chose de constructif. Plus de détails en temps et lieux.

Faut que je re-mentionne que je trouve que je suis très chanceux de pouvoir rencontrer autant de gens intéressants ici. Ca compense certainement pour le manque d’opportunitées de faire du tourisme.

Je me faisais la réflexion qu’un des trucs que j’aime bien du voyage c’est que c’est pour moi l’épisode d’apprentissage le plus dense et le plus intense qui soit. Ca va me prendre des mois pour distiller tout ce que je ressents ici.

Mhh.. le gars du café internet vient de passer m’offrir de petits gugus sortis d’un sac de papier qui ont l’air de churros de la taille d’un pop corn.. Je crois que ca veut dire que je suis un bon client… Je mange ou je mange pas?
Ah.. c’est sucré en dedans, mais comment ils ont fait pour mettre du sirop la dedans? C’est pire que la Caramilk ca. Sera malade? Sera pas malade?

Les sweets indiens, collectionnez les tous.

J3.5

J’ai oublié de parler de la pluie et du beau temps.

La température est parfaite: 23-25 le jour, 10-15 la nuit. Je suis comme un poisson dans l’eau. Les Indiens ne semblent pas tous être d’accord car on voit des tuques apparaître dès que le mercure descend sous les 23 degrés.

Pluie: on a eu 3 gouttes aujourd’hui. C’est juste pas la bonne saison pour ca.

En passant, notre partenaire ici est Barhat Gyan Vigyan Samiti (BGVS).

Et mon partenaire de voyage, Olik-c’est-comme-à-Lima-ici a un blog à lui.